Tempête Ciaran

Tempête Ciaran

Tempête Ciaran du 2 novembre 2023


Jeudi 2 novembre , les Lopérécois se sont réveillés avec  les difficultés suivantes : Pas d’électricité …Routes barrées par des arbres …Bâtiments endommagés … Toitures dégradées avec entrées d’eau …Absence d’eau potable dans plusieurs villages… Pas de téléphone fixe… Le calvaire, monument historique, attractivité de la commune détruit… Le parc de loisirs infréquentable et dangereux en raison des arbres arrachés….
Devant cette situation, les premières choses que nous avions à faire dès le lever du jour étaient :


- 1 - De dégager les routes afin de rendre les habitations accessibles.
Accessibles pour que les habitants puissent en sortir avec leur voiture. Accessibles pour qu’ils puissent recevoir la visite de leurs voisins, de leur famille, des services de soins et de secours éventuels…. Les employés communaux, les agriculteurs et tous ceux qui avaient des tracteurs et des tronçonneuses se sont mis spontanément au travail . Ils étaient aidés par tous ceux qui se sont rendus disponibles pour enlever les branches autour de chez eux et même au-delà.
L’entreprise de Glenn Sinou s’est mise bénévolement au service de la commune avec
sa pelleteuse. Ainsi fin d’après-midi de ce jour de tempête, toute les habitations de la commune
étaient accessibles. Et les jours suivant le travail de déblaiement s’est poursuivi.


- 2- De gérer au mieux la distribution de l’eau potable, car la commune est autonome à 100% avec trois captages dont un forage, équipés de pompes de relevage et du traitement obligatoire de l’eau. En raison de l’importance du forage qui alimente un des deux château d’eau, en raison du relief accidenté de la commune nécessitant des pompes de surélévation de l’eau, nous avions acheté, il y a 3 ans une génératrice d’électricité sur tracteur d’une puissance de 40 KWA. Elle nous a permis de subvenir à l’absence d’électricité sur le réseau d’eau :
Tout en déblayant les routes, les employés communaux se sont occupés de la remise en marche des pompes à la station du forage située dans la vallée du Nivot afin de remplir le château d’eau de Roz ar Hi - Ils ont également actionnés les surpresseurs de Kergoater et Guernandant ainsi que les stations de traitement de chloration obligatoire aux deux châteaux d’eau . La chloration de l’eau du troisième captage, celui du Glujeau s’est avérée plus complexe, de même que l’acheminement de cette eau vers le village de Kérain .( Suite à cette situation, nous nous sommes depuis , équipés d’un générateur ). La chute d’un arbre avait, par ses racines, cassé une canalisation principale du réseau d’eau. Mais le système informatique qui nous renseigne sur le niveau dans les châteaux d’eau, ne fonctionnait pas non plus. Les employés communaux ont découvert et réparé à temps cette fuite, avant que le réservoir d’eau ne se vide entièrement, au risque de provoquer des dysfonctionnements sur tout le réseau. De même, avec le générateur du tracteur, nous avons pu gérer la station d’assainissement au bas de la rue de l’école.

- 3 - De veiller sur des situations nécessitant davantage de moyens techniques et de présence.      Mais, très vite, il apparut qu’en raison de la chute des arbres qui avait cassé les lignes et plusieurs poteaux en béton, le rétablissement du réseau électrique serait compliqué pour Enedis. Enedis se donna comme priorité d’avancer dans le rétablissement du réseau en privilégiant la desserte électrique des endroits où il y avait le plus de population : les bourgs et les secteurs les plus peuplés. Mais sur le terrain, des situations s’avéraient plus complexes que prévues. Pour cette raison, il n’était pas possible de prévoir des dates de rétablissement. Afin d’aller au plus pressé, la réparation se faisait prioritairement sur les lignes principales, mais il arrivait que des petites lignes de desserte d’habitations étaient également défectueuses et devraient attendre . Le but de Enedis était d’avancer, et d’avancer avec prudence (ceci afin d’éviter le drame d’électrocution qui s’est produit sur un agent, drame du à un retour d’électrification du réseau par un groupe électrogène. Le disjoncteur de la maison n’ayant pas été coupé).
Nous avons quotidiennement fait connaitre à Enedis la situation dans la commune, tout en sachant qu’il en était ainsi dans chacune de communes. Lors de la visite du Préfet et de la Sous-Préfète de Châteaulin à la ferme du Cleguer puis au Nivot, nous leur avions renouvelé les informations avec une priorité pour le village de Pontic Glaz où vivent deux personnes âgées isolées.

Mais le travail était tel, que Enedis ne pouvait faire face à toutes les demandes et à toutes les priorités. Ils avaient dû faire venir des équipes d’autres régions de France. Nous avons obtenu trois groupes électrogènes de Enedis, ainsi que celui des maçons de l’entreprise Kerdreux qui travaille dans le bourg.
Deux des groupes ont pu servir à Pontic Glaz. Il fallait les approvisionner en essence régulièrement.

Solidarité spontanée du milieu rural
La population de la commune change et les villages agricoles deviennent de plus en plus résidentiels. Mais il convient de souligner que l’état d’esprit de solidarité du milieu rural s’est à nouveau manifesté spontanément comme ce fut le cas lors de la tempête de 1987 et de celles qui, au fil des siècles l’ont précédé. Ce fut cette fois pour dégager les routes du bourg et des villages et pour maintenir
l’approvisionnement en eau. Ce fut aussi pour aider les personnes seules à se maintenir à domicile comme elles l’ont choisi. Ainsi, la solidarité permanente des habitants de Lambégou envers Odette et Micheline du village voisin de Pontic Glaz est un exemple parmi d’autres qui mérite d’être souligné, tout comme la présence du service d’aide à domicile, celle des infirmières ainsi que celle du docteur Yoyo.


Jean-Yves Crenn

 

 

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